Les araignées de tous les records (Bonus): dangerosité et sensationnalisme

Cet article est une rubrique "Bonus" de la liste des records des araignées, à retrouver ici.

Les trois records qui suivent sont les grands favoris des médias d'info-buzz et autres tabloids, qui recherchent plus le sensationnel que la pédagogie, et se soucient généralement très peu de la véracité de leurs informations.
Anxiogènes et sensationnalistes à souhait, ils sont, de loin, ceux qui contiennent le plus d'exagérations, d'approximations, et d'informations fausses ou incertaines; deux de ces trois records sont même, d'un point de vue scientifique, quasiment vides de sens.
Le problème, c'est que ce sont à la fois ceux que l'on retrouve partout, du Livre Guinness des Records (dont les records sont, normalement, soigneusement vérifiés mais parfois mal formulés) aux "tops" les plus dépourvus d'intérêt, et ceux dont le public, habitué à jouer à se faire peur avec les araignées, est le plus friand et familier.
Il est donc important d'en parler, même si, idéalement, il vaudrait mieux les oublier directement après.

"La plus venimeuse": Le principal souci avec celui-ci, c'est déjà que "la plus venimeuse" ne veut rien dire du tout. La toxicité d'une substance est une notion relative: la sensibilité à un même venin varie énormément d'une espèce à l'autre, et varie même un peu d'un individu à l'autre.
Certaines araignées au régime alimentaire très spécifique, comme les Mimetidae qui se nourrissent d'autres araignées, sont dotées de venins hautement spécialisés qui foudroient leurs proies de manière presque immédiate. Ces venins sont probablement hautement toxiques pour leurs proies, mais personne ne s'amuse à qualifier ces araignées de "très venimeuses", car ils n'ont pas d'effet sur les vertébrés, or c'est généralement une question de toxicité pour les humains que sous-entend ce record.
Le truc, c'est que les tests de létalité sur des humains sont évidemment interdits, et ceux sur les primates sont extrêmement encadrés (en gros, interdits à moins qu'ils soient démontrés comme absolument nécessaires à des recherches très importantes). La plupart des données quantitatives sur la létalité des venins (LD50) proviennent donc de tests sur des rongeurs (généralement des souris). Sur la base de ces données, le livre Guinness des records a longtemps cité Phoneutria nigriventer comme "l'araignée la plus venimeuse", avec une LD50 de 0.34 mg/kg pour le venin d'une femelle adulte, injecté en intraveineuse à des souris.

Cependant, les résultats de LD50 sont hautement influencés par les conditions expérimentales, et notamment par le mode d'injection: dans la même étude, le même venin, sur la même souche de souris, a été montré comme considérablement moins létal en injection sous-cutanée (ce qui correspond plus aux conditions d'une vraie morsure) qu'en intraveineuse: 0,7 mg/kg. En fait, les chiffres de LD50 ne veulent donc pas dire grand-chose hors du contexte précis de l'étude dans laquelle ils ont été obtenus.
Si, pour établir ce record, on recherche juste la LD50 la plus basse jamais obtenue avec un venin d'araignée, quelles que soient les conditions expérimentales et le sujet testé, alors la détentrice du record n'est pas Phoneutria nigriventer, mais la malmignatte (Latrodectus tredecimguttatus), avec une LD50 de 0.1 mg/kg obtenue sur des cochons d'Inde (mode d'injection non spécifié). Ceci dit, c'est parce que les cochons d'Inde sont beaucoup plus sensibles au venin de Latrodectus que les souris (0.9 mg/kg dans la même étude, 0.59 en intrapéritonéale dans une autre).

Parmi les araignées, la malmignatte Latrodectus tredecimguttatus détient le record potentiel de la LD50 la plus basse enregistrée sur un vertébré: 0.1 mg/kg sur des cochons d'Inde

Si la sensibilité au même venin peut varier à ce point d'une espèce de rongeur à une autre, on comprend aisément qu'extrapoler directement une mesure de létalité obtenue sur des souris pour déclarer Phoneutria nigriventer comme "l'araignée la plus venimeuse du monde" (sous-entendu: "le venin le plus toxique pour les humains") n'est pas pertinent.
C'est ce que suggèrent d'ailleurs les cas enregistrés de morsures sur les humains: 90% des morsures sont bénignes, et seulement douloureuses; des symptômes systémiques apparaissent dans 10% des cas, et les réactions sévères (pouvant mettre en danger la vie d'une personne) ne représentent que 0.5% des cas de morsures, et surviennent presque exclusivement chez les très jeunes enfants.
Elle n'est donc vraisemblablement pas l'araignée dont le venin est le plus toxique pour les humains.

D'ailleurs, elle ne figure plus dans le livre Guinness comme "l'araignée la plus venimeuse". Celui-ci est maintenant attribué par le livre à Atrax robustus, dont les morsures sur les humains sont bien plus souvent des urgences médicales sérieuses. Une étonnante caractéristique du venin des Atracidae est leur toxicité nettement plus importante pour les primates que pour les autres mammifères, surtout le venin des individus mâles. Le Guinness mentionne une LD50 de 0.2 mg/kg pour le venin du mâle Atrax robustus sur le macaque rhésus, mais cette donnée n'est malheureusement pas sourcée.
Même si la majorité des patients mordus ne développent pas de symptômes systémiques, ceux-ci apparaissent dans une partie importante des cas (environ 40%), et la proportion d'envenimations sévères est significative (entre 10 et 20% des cas de morsure). Les Atracidae sont les seules araignées dont le venin est capable de mettre en danger la vie du patient dans une proportion significative des envenimations, y compris d'un adulte en bonne condition physique. Même si toutes sortes de sources peu sérieuses continuent de brandir Phoneutria nigriventer comme "l'araignée la plus venimeuse du monde", il est assez clair que les araignées dont le venin est le plus toxique pour les humains sont les espèces du genre Atrax (et du genre voisin Hadronyche). 

 Phoneutria nigriventer a longtemps été citée par le livre Guinness des records comme "l'araignée la plus venimeuse", mais ce n'est plus le cas aujourd'hui (source image).

 

La plus "dangereuse": La dangerosité d'une espèce venimeuse implique plus qu'un venin très toxique pour les humains.
Les facteurs pris en compte par les zoologistes pour qualifier raisonnablement une espèce venimeuse de "dangereuse" sont sa capacité à causer des réactions sévères chez les humains, la fréquence de ces cas sévères parmi les cas d'envenimations, et le risque d'envenimation, qui est une combinaison de la probabilité de rencontre de cet animal avec des humains, et de sa propension à faire usage de son venin en cas de confrontation. Un tableau finalement assez complexe. 

En nombre absolu de cas d'envenimations sévères par an, ce sont probablement les différentes espèces du genre Latrodectus, les "veuves noires" (combinées) qui en causent le plus. Il est cependant très difficile d'obtenir des données chiffrées à ce sujet; les États-Unis sont le seul pays pour lequel il existe des statistiques nationales. Celles-ci font état d'environ 2600 morsures de veuves noires par an dans le pays, dont 65% sont bénignes (effets locaux et mineurs) et environ 1.5% (soit une trentaine de cas) sont des envenimations sévères (soins intensifs requis). En Australie, les cas de morsures par L. hasselti seraient estimés à un chiffre de l'ordre de 1500 par an (entre 830 et 1950 selon les estimations); 80% des morsures sont bénignes (sans effets systémiques), mais la proportion de cas sévères est difficile à estimer du fait du recours systématique à l'antivenin dès l'apparition de symptômes systémiques, sévères ou non.
Si l'on part du principe que, sans utilisation systématique de l'antivenin, la proportion de cas sévères serait à peu près la même qu'aux Etats-Unis, on peut estimer qu'ils correspondraient, là aussi, à un chiffre de l'ordre de la trentaine de sujets. Bien que le genre Latrodectus soit répandu dans le monde entier, l'Amérique du Nord et l'Océanie sont des situations particulières dans la mesure où on y trouve des espèces de "veuves noires" qui apprécient particulièrement les constructions humaines (Latrodectus mactans et L. hesperus en Amérique du Nord, L. hasselti en Océanie), ce qui n'est pas vraiment le cas des espèces que l'on retrouve en Afrique, en Eurasie ou en Amérique du Sud, où les morsures sont des incidents bien plus rares et moins réguliers. Cependant, puisqu'on peut estimer à une soixantaine le nombre total de cas de morsures sévères par an en Australie et en Amérique du Nord, on peut imaginer un nombre de l'ordre de la centaine à l'échelle mondiale.
Le nombre de morsures de veuves noires peut paraître élevé, mais il ne faut pas oublier que l'on parle d'un genre que l'on trouve pratiquement partout sur la planète et qui réunit une trentaine d'espèces, dont certaines aiment particulièrement squatter les dépendances, cabanes de jardins, garages, granges et débarras. La raison pour laquelle les morsures sont nombreuses est donc tout simplement que les rencontres avec des humains sont très nombreuses.
Contrairement à leur réputation, les veuves n'ont pas tendance à mordre en cas de confrontation, même quand elles gardent leurs pontes. Elles n'utilisent leur venin pour se défendre qu'en tout dernier recours, si une pression est exercée sur leur corps. Les accidents surviennent typiquement quand on met la main ou le doigt sur une araignée sans la voir; faire attention à leur présence si l'on travaille dans un habitat potentiel, secouer bottes et gants avant de les enfiler, et autres précautions de ce genre, constituent donc une prévention efficace.

Même quand elles gardent leurs œufs, les Latrodectus (ici L. tredecimguttatus) ont un comportement placide; elles n'enveniment pour se défendre qu'en tout dernier recours*


Par rapport au nombre de rencontres entre humains et veuves noires qui se produisent chaque année dans le monde, la proportion qui se solde par un incident de morsure est très faible, et la proportion de ces rencontres qui donne lieu à une envenimation aigüe est infime. Bien que médicalement importantes, et détentrices record du plus grand nombre d'accidents graves par an, elles sont donc peu dangereuses, car une veuve noire importunée par un humain (volontairement ou non) fera tout pour éviter la confrontation.

Ce n'est pas le cas, en revanche, des Phoneutria, dont le comportement face à une menace est nettement plus défensif. Natives d'Amérique du Sud (excepté P. depilata, que l'on rencontre aussi en Amérique centrale), la plupart des espèces de ce genre habitent des zones de forêts tropicales, très peu peuplées. Cependant, deux espèces, P. keyerslingi et surtout P. nigriventer, se rencontrent dans les régions plus sèches du sud du Brésil, de l'Argentine et du Paraguay, en particulier autour de la métropole brésilienne de São Paulo. La combinaison de leur comportement très réactif et d'une forte densité de population donne lieu à de nombreux incidents de morsure: environ 4000 par an sont enregistrés au Brésil, majoritairement dans la région de São Paulo et principalement causés par P. nigriventer; cela représenterait près de 40% des morsures d'araignées dans le pays.
Fort heureusement, près de 90% de ces morsures sont bénignes, et seulement 0.5% des cas, impliquant presque uniquement de jeunes enfants (tendance qui n'est pas observée avec les morsures de Latrodectus), sont sévères. Le risque de rencontres conflictuelles, et le risque d'incident de morsure résultant de ces rencontres, sont donc nettement plus élevés avec Phoneutria nigriventer qu'avec les Latrodectus; en revanche, les risques qu'un incident de morsure résulte en une réaction sévère sont nettement plus faibles.

Les morsures d'Atracidae, en Australie, sont considérablement moins nombreuses: le nombre de cas d'envenimations sévères se situerait quelque part entre deux et cinq par an. En revanche, contrairement à toutes les autres araignées médicalement importantes, chez qui les cas aigus ne représentent qu'une portion minuscule des morsures, la proportion d'envenimations sérieuses chez les Atracidae est significative: elle est estimée entre 10 et 20% chez Atrax robustus. Celle-ci serait encore plus importante chez certaines espèces du genre Hadronyche: un possible taux de 75% est donné pour les morsures d'Hadronyche cerberea, mais il s'agit très probablement d'une forte surestimation due à la très petite taille de l'échantillon (7 cas), et à un biais lié au fait que seuls les cas ayant fait l'objet d'une attention médicale sont enregistrés dans la littérature.
En se basant sur ces chiffres, on peut établir une projection de l'ordre de quelques dizaines concernant le nombre total annuel de morsures (sévères et bénignes) d'Atracidae, presque toutes le fait d'Atrax robustus. C'est un nombre qui paraît minuscule comparé à ceux des incidents impliquant Latrodectus et Phoneutria, mais il faut garder à l'esprit que l'aire de répartition de ces espèces est restreinte à la côte Est de l'Australie, et celle d'A. robustus à une zone d'environ 300 kilomètres de large autour de la ville de Sydney.
Bien qu'au moins H. cerberea et H. formidabilis soient suspectées de causer des morsures plus fréquemment graves qu'Atrax robustus, et que ces deux espèces soient parfois impliquées dans des cas de morsures, elles sont arboricoles, et peuplent des milieux forestiers plutôt sauvages. Elles sont donc moins dangereuses, en termes de probabilité de rencontres avec des humains, qu'Atrax robustus. En effet, cette dernière espèce est terrestre, et se rencontre jusqu'en zone urbaine. Alors que les femelles sont sédentaires et ne s'éloignent pas de leurs terriers, les mâles partent activement à leur recherche. Comme leur quête les expose à de nombreux prédateurs, ils ont une disposition très réactive, et n'hésitent pas à faire un usage défensif de leur venin. Il semble d'ailleurs qu'il s'agisse d'un des rares groupes d'araignées dont le venin a évolué vers un usage spécifiquement défensif: les toxines qui rendent (par un accident de l'évolution) leur venin très dangereux pour les primates causent, chez les autres mammifères, une vive douleur dont l'effet est dissuasif, et ces toxines sont plus concentrées dans le venin des mâles que des femelles.

En plus des toxines typiques des Atracidae, qui rend leurs envenimations incomparablement plus sévères que celles de toutes les autres araignées, Atrax robustus combine une aire de répartition fortement peuplée, et un tempérament très défensif chez les mâles en cas de confrontation. Il s'agit donc, sans conteste, de la plus dangereuse des araignées, bien plus que Phoneutria nigriventer, souvent présentée, à tort, comme détentrice de ce record.
Une dangerosité qu'il est toutefois important de relativiser: malgré une population de 5 millions d'habitants dans l'aire urbaine de Sydney, les cas de morsures d'Atrax ne se comptent qu'en dizaines par an. Si vous habitez à Sydney, vous avez mille fois plus de chances d'atterrir à l'hôpital à cause d'un accident de la circulation qu'à cause d'une Atrax...
Grâce à une prise en charge médicale efficace, et à la mise au point d'un sérum antivenimeux en 1981, aucun décès humain dû à cette espèce (ni à sa famille) n'est survenu dans les 40 dernières années.
De plus, les Sydnéens sont bien informés sur cette espèce et sur la conduite à tenir en cas de rencontre et de morsure éventuelle. Comme les mâles Atrax ne sont pas de petites araignées (25 mm sans les pattes) et ont tendance à se mettre en position d'intimidation en cas de rencontre, ils ne sont pas très difficiles à repérer. Le sérum antivenimeux a fait des envenimations fatales un mauvais souvenir, mais  celles-ci ont, de toute façon, toujours été rares: entre 1927 (premier cas décrit) et 1981(mise sur le marché de l'antivenin), il n'y en a eu que treize.

La plus "mortelle": Un record qu'affectionnent les sources "grand public", mais qui pourtant n'a pas beaucoup d'intérêt, étant donné qu'aucune espèce d'araignée sur Terre ne cause régulièrement des décès humains. Le nombre de personnes succombant au venin d'une araignée, toutes espèces confondues et combinées, est inférieur à une par an dans le monde. On parle donc d'animaux qui ne sont que très rarement à l'origine d'envenimations fatales, et que qualifier de "mortels" est une exagération, à moins d'utiliser ce mot à son sens le plus large, auquel cas les réfrigérateurs, distributeurs de boissons et lavabos doivent être classés dans la même catégorie.
Occasionnellement brandie comme "la plus mortelle en nombre de victimes", Phoneutria nigriventer a été accusée, dans les 120 dernières années (depuis 1903), de quinze décès humains. Cependant, parmi ceux-ci la plupart sont basés sur des preuves circonstancielles ou insuffisantes: seuls cinq, tous des enfants de moins de dix ans, sont au moins considérés comme "probablement causés par une morsure de Phoneutria", et seulement deux (de très jeunes enfants dans les deux cas) font suite à des morsures indubitablement confirmées. Bien qu'elle puisse, dans des circonstances exceptionnelles, causer la mort d'un être humain, l'issue des morsures de Phoneutria n'est pratiquement jamais fatale, alors que des milliers de Brésiliens sont mordus chaque année par ces araignées, et le nombre cumulé de cas mortels enregistrés est très faible. Ce record qui lui est souvent attribué sans preuves est donc basé sur des informations fausses.

Atrax robustus a été impliquée dans treize envenimations mortelles enregistrées depuis le premier cas fatal décrit, en 1927. Depuis 1981, plus aucun décès n'a été à déplorer. Ces treize cas répartis sur une période de 54 ans sont le résultat de quelques dizaines d'accidents de morsure par an, ce qui en fait, de loin, de l'araignée la plus "mortelle" en proportion de cas fatals parmi les cas de morsures, mais pas en nombre absolu.

Le record du plus grand nombre absolu de décès humains enregistré à travers l'histoire revient très probablement aux espèces du genre Latrodectus. Bien qu'il se produise moins d'un cas fatal par an à travers le monde, le nombre élevé d'accidents (voir "la plus dangereuse") donne un nombre de décès plus élevé qu'avec les autres taxons médicalement importants. De plus, les cas de morsures étaient plus nombreux dans le passé qu'ils ne le sont aujourd'hui, notamment à cause du travail agricole à la main qui rendait les accidents plus fréquents.
En Australie, on compte un total de 13 cas confirmés d'envenimations fatales enregistrées pour L. hasselti (tous avant 1959 et l'élaboration de l'antivenin). Pour les autres régions du monde, le tableau est plus difficile à analyser, car les enregistrements n'ont pas été aussi systématiques. Les proportions de cas mortels estimées avant la mise sur le marché des antivenins tournent autour des 5% en moyenne, mais il s'agit très probablement d'une surestimation, due au fait que les cas bénins, qui font moins souvent l'objet d'une attention médicale que les autres, étant sous-représentés dans les études.
Surestimation ou pas, le nombre cumulé d'envenimations mortelles enregistrées à travers l'histoire reste plus élevé que celles causées par les autres genres médicalement importants d'araignées, et s'élève probablement à quelques dizaines dans les 100 dernières années.
Il faut toutefois garder ces chiffres dans leur contexte, puisque, contrairement aux Atracidae et aux Phoneutria dont la répartition est limitée à une zone donnée (respectivement la moitié est de l'Australie et le nord de l'Amérique du Sud), le genre Latrodectus est répandu sur tous les continents, et ces quelques dizaines de décès sont le fruit de centaines de milliers d'incidents de morsures (puisqu'il s'en produit plusieurs milliers par an, voir "la plus dangereuse") à travers le monde au cours du dernier siècle.

A noter que, comme le montrent ces statistiques, la rareté des envenimations mortelles par des araignées n'est pas une chose récente, qui serait seulement due à l'élaboration d'antivenins efficaces. La mise au point de sérums antivenimeux (en 1925 pour Phoneutria, 1959 pour Latrodectus et en 1981 pour Atrax) a seulement fait passer l'incidence d'accidents mortels d'exceptionnelle à virtuellement nulle.
Avant qu'ils n'existent, mourir d'une morsure d'araignée était déjà une chose très rare (du moins quand elles n'étaient pas "traitées" avec des "remèdes" pires que le mal), et les cas se comptaient en dizaines par siècle à travers le monde.

Bien que les "veuves noires" (genre Latrodectus) soient, en nombre absolu de victimes, "les plus mortelles" de toutes les araignées, ce nombre représente moins d'un mort par an, et une proportion infime des cas de morsures


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Sauf mention contraire (source entre parenthèses), je suis l'auteur des images illustrant ce blog, qui ne sont pas libres de droit.

*Cette image ne doit pas inciter de tentatives d'imitation. Je suis un professionnel, habitué à travailler avec des Arachnides et autres animaux venimeux, avec des années d'expérience et une connaissance approfondie de leur comportement et langage corporel. Même si les veuves noires sont plutôt placides et passives, elles restent des animaux sauvages, capables de réactions imprévisibles dont les conséquences peuvent être graves. Si improbable soit-il, un accident évitable ne l'est jamais autant que lorsqu'on ne prend pas de risques inutiles.  

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